Jeunes

Les causes de l’itinérance et les problèmes qui s’y rattachent une fois qu’une personne se retrouve dans la rue, mettent les enfants de la rue dans une catégorie à part de la population itinérante adulte. Des taux élevés de violence au foyer, de pauvreté, de famille et de vies scolaires perturbées, et d’abus et de négligence font très souvent partie du passé des enfants de la rue. Ces enfants doivent faire face à de nombreux défis en raison de leur jeunesse et de leur manque d’expérience de vie indépendante. Ils ont de la difficulté à obtenir des logements abordables (les propriétaires hésitent à louer à un enfant de 16 ans), et la plupart d’entre eux ayant quitté l’école, ils n’ont pas autant de chances de réussir sur le marché du travail. Ils sont également susceptibles d’être victimes d’un grand éventail de crimes, dont les agressions sexuelles. Les jeunes de la rue qui se font de l’argent en mendiant ou en participant au commerce du sexe, se sentent coincés, sans valeur, seuls et désespérés. Malheureusement, il leur est difficile de quitter la rue en raison des situations de toxicomanies , du manque de ressources sociales et gouvernementales, et de l’oppression et des préjugés sociaux.

Tous les jours, les jeunes de la rue sont mitraillés de commentaires cruels et de regards de dégoût. Ils doivent confronter de nombreuses agressions, on leur refuse des emplois et des logements, et ils sont victimes de la brutalité des policiers. Tant ces expériences sont déconcertantes et décourageantes, tant les jeunes gens de la rue sont aussi pourvus d’une certaine force et d’esprit d’initiative. Un grand nombre d’entre eux travaillent fort pour se donner une valeur, pour développer un sens de la responsabilité et pour se donner de l’espoir, et apprennent beaucoup faisant face à tant de situations extrêmement adverses.

Lorsqu’on perçoit ces jeunes tels des criminels, on ignore le fait que bon nombre de jeunes de la rue sont bien plus souvent les victimes de crimes, de harcèlement et de discrimination que les auteurs de crimes. La grande variété de questions légales et judiciaires auxquelles les enfants de la rue doivent faire face sont nombreuses et complexes. Cela comprend : 1) un comportement illégal et une implication dans le système de justice pénale; 2) des expériences en tant que victimes d’un crime; 3) une exploitation par des employeurs, des propriétaires ou la police; 4) des problèmes de droit de la famille; et/ou 5) des problèmes d’immigration.

Les jeunes Canadiens doivent être protégés lorsqu’ils vivent à la maison. Cela signifie que nous devons fournir plus de ressources aux agences et aux écoles, découvrir l’abus et les négligences plus tôt, et offrir un traitement de santé mentale aux jeunes qui ont vécu dans ces environnements. Deuxièmement, nous devons élaborer des programmes de formation et d’éducation pour les jeunes de la rue afin d’accroître leur confiance en eux et leurs opportunités d’emploi. Troisièmement, il existe un besoin urgent de créer des logements abordables qui sont facilement accessibles aux jeunes personnes vulnérables. Quatrièmement, il faut promouvoir un meilleur accès aux soins de santé et aux traitements de santé mentale. Enfin, il faut lancer des initiatives qui ont pour but de combattre le puissant stigmate social rattaché aux jeunes de la rue, qui les peint comme des squeegees et des prostitués, et criminalise leur comportement.