Santé

La santé de la population, des individus, de leur famille et de la communauté, est définie par l’interaction complexe de nombreux facteurs sociaux, politiques, économiques, légaux, culturels, historiques et biomédicaux. De tous ces déterminants de la santé, le revenu est reconnu depuis longtemps comme étant un des plus importants. Les personnes aux revenus et aux statuts socio-économiques élevés ont tendance à vivre plus longtemps, ont un taux de maladie et de blessures inférieur, et auront tendance à déclarer qu’ils jouissent d’une bonne ou d’une excellente santé. Les personnes pauvres ont une espérance de vie plus courte et un taux de maladies et de blessures plus élevé, réparti sur un plus grand éventail de maladies. Une santé précaire prédispose les individus et les familles à l’itinérance, et l’itinérance prédispose les individus et les familles à des problèmes particuliers de santé.

Les sans-abri vivent dans des conditions qui affectent à court et à long terme leur santé de façon négative et contribue à augmenter le taux de mortalité. Bien que chez les sans-abri les décès soient parfois dus au froid, ils sont le plus souvent liés aux suites de blessures, de surdose de drogues et de maladies du foie dues à l’alcool. Les conditions climatiques, des tensions psychologiques et l’exposition aux maladies contagieuses mènent toutes à une diversité de problèmes de santé chroniques et sévères, y compris des blessures dues aux froid, la tuberculose, les maladies cutanées, cardio-respiratoires, la malnutrition, le manque de sommeil, les douleurs musculosquelettiques et les problèmes dentaires.

Il est difficile ou impossible pour les sans-abri d’accéder aux services de soins de santé. Le sans-abri ne peut pas obtenir de soins médicaux sans une carte Santé (les demandeurs doivent fournir une adresse), payer les articles qui ne sont pas remboursés par les régimes d’assurance-maladie ou d’assurance médicaments provinciaux, recevoir les soins appropriés quand leur apparence inquiète le personnel traitant, prendre un rendez-vous (pas d’adresse ou de numéro de téléphone) et de recevoir des soins coordonnés lorsque les dossiers médicaux ne sont pas tenus dans un seul endroit, par un seul soignant.

Les problèmes d’accès aux soins de santé adéquats se poursuivent après le traitement ou l’hospitalisation. Les sans-abri n’ont pas de lieu où récupérer après leur sortie de l’hôpital et n’ont pas de soignants réguliers. Par conséquent, les soins donnés aux sans-abri sont concentrés dans les services d’urgence des grands centres urbains et dans des établissements équipés pour aborder leur problème d’hébergement et de soutien social. Il existe un grand besoin de satisfaire aux demandes des personnes atteintes de problèmes de santé chronique et aiguë et de se concentrer sur les soins de santé préventifs.

Le problème d’absence de carte Santé pourrait être surmonté en exigeant simplement une photocopie des pièces d’identité au lieu des originaux. Les professionnels tels les infirmières praticiennes et les médecins, qui doivent obtenir le numéro de carte Santé valide du patient aux fins de la facturation auprès du gouvernement provincial, pourraient recevoir un financement leur permettant de faire des visites aux foyers d’accueil ou aux centres d’hébergement. Ou encore, les services pourraient être dispensés par un personnel salarié travaillant dans des centres de santé communautaires donnés. Des interventions de plus en plus orientées et spécifiques doivent être adoptées pour améliorer la santé des sans-abri, dont : des patrouilles de rue, des voitures de santé mobiles et des programmes d’approche qui comprennent un contact de santé et de services sociaux intégrés en un seul endroit.

Que l’itinérance soit la cause ou la conséquence d’une mauvaise santé, elle représente néanmoins un problème fondamental de santé au Canada. L’itinérance affecte un nombre considérable de Canadiens de tous les âges et est associée à un nombre important de maladies. Cependant, le système de soins de santé ne satisfait pas aux besoins des personnes sans abri. Chez les sans-abri, les plus gros obstacles à une bonne santé incluent une pénurie de logements abordables, adéquats, sécuritaires et accessibles qui est liée à l’employabilité, le soutien communautaire, les soins d’hygiène personnelle et l’accès aux services de santé.