Mendicité, animations de rue et squeegeeing

Des stratégies de subsistance telles la mendicité (mendier de l’argent, de la nourriture et d’autres articles), les animations de rue (fournir un spectacle pour de l’argent), et le squeegeeing (laver les pare-brise pour de l’argent) sont des activités économiques informelles associées à l’itinérance. Il n’est pas rare de voir des sans-abri mendier pour survivre dans les rues des grandes villes canadiennes. Les personnes qui entreprennent de telles activités ont souvent de grandes difficultés à faire partie du marché du travail, en raison de leur pauvreté, de la faim, d’une santé précaire, d’une déficience, de troubles mentaux ou de tout autre élément qui entrave l’emploi. La mendicité et le squeegeeing permettent aux sans-abri de toucher un revenu d’un jour à l’autre afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins immédiats en nourriture, abri, articles d’hygiène et divertissements, par exemple.

Au cours des dernières années, les activités de subsistance des sans-abri telles la mendicité et le squeegeeing (en plus de dormir dans les endroits publics) ont commencé à être considérées illégales ou criminelles dans bien des juridictions en raison de changements de lois, de politiques publiques et de la logique des politiques publiques au Canada. Les critiques de ces politiques affirment que de telles mesures représentent une tendance vers la «criminalisation» de l’itinérance même, laquelle devient de plus en plus une pratique d’exclusion. Cela contribue à la marginalisation des personnes vulnérables au nom de la sécurité du public. De plus, cela limite les droits de citoyenneté et la liberté d’expression; criminalise la mendicité et le squeegeeing; et, limite l’accès aux endroits publics. Parallèlement, de nombreux sans-abri finissent en prison à cause d’une combinaison de problèmes de santé mentale et de consommation de substances, d’une dépendance aux stratégies de survie (par ex. mendicité et dormir dans un lieu public) et d’une surveillance accrue de la police en raison de leur visibilité dans les rues. Il en résulte un scénario où l’incarcération et les expériences d’itinérance se perpétuent et sont les seules deux réalités de l’individu.