Éducation

Dans la société canadienne, la réalisation d’études secondaires est une attente établie par des normes sociétales et une politique gouvernementale. Dans la plupart des provinces, les jeunes doivent être inscrits à l’école jusqu’à l’âge de 16 ans. Après l’école secondaire, l’élargissement de « l’économie du savoir » a abouti à une poussée pour l’éducation postsecondaire comme cheminement vers l’obtention d’un emploi rémunérateur.

Les personnes qui ne font pas d’études formelles courent des risques plus élevés de chômage ou de sous-emploi que leurs homologues qui ont fait des études. Les obstacles concernent souvent l’obtention de l’emploi ou même l’accès aux services pour les personnes dont le niveau d’alphabétisation est faible ou dont l’anglais/le français est la seconde langue. Pour de nombreuses personnes (en particulier les jeunes), l’itinérance les a fait quitter le système d’éducation. L’obtention d’une DEG est une possibilité pour les personnes qui ne possèdent pas de diplôme d’études secondaires, mais la difficulté de la préparation de celui-ci, la possession des documents d’identité nécessaires et la capacité de régler les frais liés à l’examen constituent des obstacles à cette réalisation. Les jeunes itinérants sont une population particulièrement vulnérable à l’acquisition d’une éducation formelle. Nombre de jeunes itinérants ont de la difficulté à avoir accès aux études et la plupart ne possèdent pas de diplôme d’études secondaires. Par exemple, à Ottawa et à Toronto, « entre 63 et 90 % des jeunes itinérants n’ont pas terminé leurs études secondaires bien qu’ils aient l’âge requis. » (Société canadienne d'hypothèques et de logement, 2001). De nombreux facteurs contribuent au manque d’une éducation formelle, notamment : les interruptions de la participation régulière découlant de l’instabilité du logement, les questions pratiques liées à la vie dans les abris, y compris la proximité des écoles et les problèmes de santé, dont (notamment) le stress. D’autres jeunes itinérants sont dans l’incapacité de rester à l’école pour des raisons financières, car les revenus monétaires prennent le dessus sur la participation à l’école.

Les difficultés en matière d’éducation existent aussi pour les enfants des familles qui font face à des problèmes d’itinérance. Parfois, les familles doivent déménager dans des abris familiaux ou dans des motels qui se situent loin de leur école. Cela engendre des changements d’école ou des efforts intenses de la part de la famille pour se rendre à l’école de l’enfant et en revenir.

La réponse aux besoins éducatifs des personnes itinérantes est une difficulté à laquelle les chercheurs, les décideurs et les fournisseurs de services doivent répondre.

AUTEURE : Hebert, Cristyne (2014) Homeless Hub.