Le vent du changement

J’avais une vie parfaite. Une maison, un beau jardin, un homme qui m’aimait, un petit garçon, un chien et un chat, tout ça à 23 ans. Une des grandes leçons que j’ai apprise durant ma vie de trente-sept ans, c’est que tout change. Le changement peut arriver sous forme d’une légère brise ou d’une terrible tempête, et on ne sait pas si on va pouvoir la survivre. Les changements qui sont arrivés dans ma vie en raison de mes mauvais choix ont changé ma vie pour de bon. Pas seulement la mienne, mais aussi celle de mes trois enfants. Des choix négatifs entraînent des changements négatifs. À l’âge de trente ans, j’ai développé une dépendance aux drogues. Mes enfants sont allés vivre avec ma mère. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et déprimée. En raison de mes propres actions, je me sentais totalement victimisée. Je savais que je pouvais tout changer si je faisais quelques petits pas dans une nouvelle direction. Mais je n’ai pas réussi.

Emprisonnée pour cause de fraude, et seule dans une cellule, complètement bouleversée, j’ai commencé à changer mes pensées. Je savais que si je restais dans le monde des drogues dans lequel je me trouvais, je ne pourrai pas sortir de prison. J’ai commencé à parler à une prostituée qui était en prison avec moi et nous avons discuté ouvertement et honnêtement. Elle m’a fait savoir que le tribunal me remettrait probablement en liberté si je promettais de comparaître en justice, puisque je m’étais rendue. Étant donné qu’elle connaissait mieux le système que moi, je lui ai demandé conseil. Elle m’a indiqué un endroit où aller, soit le refuge de l’Armée du salut à London. Je n’en avais jamais entendu parler. Je n’avais plus de maison et tous les gens que je connaissais vivaient dans le monde des drogues. J’étais soudainement soulagée et j’ai senti une brise plus légère souffler sur moi.

Une des premières choses positives que j’ai accompli était de parler honnêtement et franchement de ma vie au juge. En réaction, le juge m’a traité avec compassion et a parlé positivement de mon avenir. C’était une chose dont j’avais besoin, et j’avais oublié à quel point. Satisfaire ce besoin est devenu ma mission dans la vie, pour moi-même et pour les autres. Le juge a trouvé que ce refuge était un bon choix pour moi et il m’a confiée à leur charge.

Il y avait bien sûr des avantages évidents à être à leur charge, tels trois repas par jour, quelque chose que je ne connaissais plus depuis un an. Ces avantages étaient essentiels à mon rétablissement et à ma guérison mentale et physique. J’avais un lit propre et je vivais dans un environnement sain. J’ai continué à être honnête, même si ça me faisait peur. Le positif engendre le positif. L’aide que j’ai reçue de certains des employés du refuge m’a vraiment réchauffé le cœur. Elle ne m’était pas toujours donnée en douceur, et parfois, c’était même plutôt tel une claque dans la figure : le couvre-feu, l’heure d’éteindre les lumières, se lever tôt le matin et le nettoyage. Mais je savais que c’était ce qu’il me fallait pour commencer ma transformation.

En janvier 2006 j’ai arrêté de prendre des drogues et je suis arrivée au refuge. J’avoue que je suis infiniment reconnaissante de l’aide qu’on m’a donnée. Ce refuge était le point de départ de mon rétablissement et je veux les remercier. Merci pour toute l’aide que vous m’avez apportée.

Les changements jouent un rôle important dans nos vies et peuvent être mieux gérés lorsqu’on reçoit l’appui de la communauté.

Date de publication: 
2007
Nouvel emplacement: 
London, Ontario, Canada