Une femme qui a passé de nombreux séjours dans un hôpital psychiatrique sur une période de 23 ans nous raconte comment elle a surmonté ses accoutumances à la nourriture et aux médicaments. Je m’appelle Louanne. J’ai quarante ans, et je peux honnêtement avouer qu’il y a deux ans, je n’aurais pas pu dire que j’avais jamais eu un endroit que je pouvais appeler chez moi. Je suis née dans la Péninsule Burin, Terre-Neuve, dans une grande famille. Je n’ai jamais été une enfant heureuse et je ne sais vraiment pas pourquoi. En tant qu’adolescente, j’ai eu beaucoup de problèmes. À 16 ans, j’ai commencé mes nombreux séjours dans un hôpital psychiatrique et cela a continué pendant les 23 années suivantes. Quand je n’étais pas à l’hôpital, je vivais dans la rue. Je me prostituais. Et bien des fois, lorsque je n’avais pas fait d’argent, je trouvais à manger en fouillant dans les poubelles ou je mendiais pour survivre. Je dormais souvent sur les bancs des parcs, même en plein hiver. Les services sociaux ne me permettaient de toucher qu’un certain montant d’argent et les logements que je pouvais me procurer... et bien, disons que j’étais mieux dans la rue.

Au début des années 80, je me suis rendue dans un établissement pour jeunes filles appelé Patrick House. À l’heure actuelle il est connu sous le nom de Naomi Centre. Je continuais malgré tout à finir à Waterford, un hôpital psychiatrique. Pendant une de mes visites à l’hôpital, un des travailleurs sociaux m’a parlé du programme Emmanuel House, et en 1985, j’ai décidé d’y aller. Bien sûr, je n’étais toujours pas prête. Puis, j’ai eu des problèmes graves avec les autorités et j’ai été condamnée à deux ans et demi de prison. J’étais à Springhill, en Nouvelle-Écosse, et je m’apprêtais à être mise en liberté conditionnelle quand on m’a demandé si je voulais aller à Carew Lodge. J’y suis restée jusqu’à la fin de ma période de liberté conditionnelle.

C’est à cette période-là que je me suis rendue compte que tous les organismes que j’ai mentionné ci-dessus formaient une seule et unique agence, soit Stella Burry Community Services, et j’ai réalisé à quel point ils tenaient leur travail à cœur et voulaient aider. Lorsque j’en ai discuté avec ma famille et mes amis, ils ne comprenaient pas pourquoi je voulais tenter ma chance auprès de cet organisme, après tant de défaites. C’était simple, il était toujours là pour me venir en aide, envers et contre tout. La plupart des gens qui souffrent de problèmes ont besoin d’un tel soutien pour accomplir quelque chose dans leur vie.

Le programme de soutien de Stella Burry Community Services m’a permis d’arriver où je suis aujourd’hui. Deux travailleuses d’aides de maintien à domicile me donnent leur soutien et je ne me sens jamais seule. En mars 2003, je me suis inscrite à l’unité de court séjour au Waterford Hospital. J’ai essayé d’arrêter de prendre des médicaments, en étant appuyée par une équipe qui comprenait du personnel de Stella Burry. Après 24 ans, cela me faisait très peur. Mais j’ai réussi. Je ne prends plus de médicaments, je ne vois plus de psychiatre et je ne suis plus retournée à l’hôpital. Je n’aurais jamais pu accomplir cela sans leur soutien. Ma vie a beaucoup changé. J’ai perdu plus de 250 livres et je vis dans un de leurs appartements depuis près de deux ans. Pour la première fois de ma vie, je vis dans endroit où je me sens chez moi.

Je viens de terminer un cours de cuisine et j’ai été engagée à temps plein par le Hungry Heart Café qui appartient aux services communautaires de Stella Burry. Je n’aurais jamais cru que ma vie s’améliorerait ainsi. Grâce au soutien d’une multitude de personnes, mes rêves sont en train de se réaliser. Je passe toujours à travers des moments difficiles, mais je sais que je peux compter sur le soutien de personnes extraordinaires qui sont toujours prêtes à m’aider. Ne laissez pas tomber. S’il y a quelqu’un qui peut vous aider à réaliser vos rêves, c’est Stella Burry Community Services. Leur slogan est «L’espoir vit ici». Ils m’ont en effet redonné l’espoir et ils pourraient peut-être le retrouver pour vous. Si vous laissez tomber, je peux vous assurer que eux, ne vous laisseront pas tomber.