Les modes de médiation sociale et les pratiques de squattage: Le cas de Montréal

Deux raisons majeures ont concouru à la formulation du présent projet de recherche. D’une part, le contexte de la crise du logement en 2001 (Québec, 2002) a incité des groupes d’acteurs à développer des stratégies illégales d’appropriation de l’espace résidentiel dont les enjeux varient selon les contextes qu’il convenait de comprendre et de distinguer (Sempé, 1998). D’autre part, un suivi des épisodes récents de squattage1 à Montréal, Québec, Ottawa et à Guindonville révèle une problématique de gestion municipale de la marge sociale associée à l’habitat résidentiel. Comment adopter un cadre d’intervention sociale démocratique dans un contexte contradictoire où l’illégalité de l’action (occupation non réglementaire) est fondée sur la légitimité politique du projet (ex. : droit au logement, habitat alternatif)? Ajoutons que l’importante couverture médiatique de l’été 2001 à Montréal a largement exposé cette contradiction via les positions divergentes des deux principaux aspirants à la Mairie de Montréal (Lévesque, 2001; Vigneault, 2001) dont l’interprétation du phénomène variait entre un acte de désobéissance civile et la revendication d’un projet autogéré. Ce qui ne va pas sans créer de confusion autour du sens de l’événement lui- même. Comment penser les conditions d’un travail de médiation sociale dans un contexte où les actions et les enjeux sont souvent contradictoires et pas toujours clairs ni explicités? Signalons que le projet a été conçu et s’est réalisé en partenariat avec le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes (RAPSIM) dans la perspective qu’un débat public puisse avoir lieu sur les résultats de la recherche.

Date de publication: 
2007
Nouvel emplacement: 
Montreal, QC, Canada