Je suis une mère seule et j’ai trois superbes petits garçons

Grâce au personnel du refuge, j’ai pu trouver une maison pour jeunes mères célibataires. J’en avais besoin. Avant de commencer à vous raconter mon histoire, je crois que je devrais vous donner des renseignements pertinents sur moi-même et ma famille. Je m’appelle Jenn et j’ai 29 ans. Je suis une mère seule et j’ai trois superbes petits garçons. Ils ont apporté le soleil dans ma vie et ils m’ont changée de bien des façons.

Je vais commencer par le début. La première fois que j’ai fini dans un refuge, j’avais dix-sept ans. Je ne suis pas fière de qui j’étais ou de ce que je faisais à cette époque de ma vie. Rotholme (un refuge pour familles à London) a joué un rôle décisif dans mon rétablissement. Mon premier séjour dans un refuge pour sans-abri avait été ordonné par la Cour. Je vivais dans la rue et le désespoir m’a poussée à commettre des crimes. Ne croyez pas que je cherche à trouver des excuses pour mes actions, je savais ce que je faisais et j’aurai pu bien mieux gérer la situation. Mais j’étais une adolescente, et dans mon esprit, je n’avais pas d’autres choix. Lorsque le juge m’a envoyée au refuge, j’étais à la fois terrifiée et soulagée. Tout cela s’est passé en août 1995.

Entre août 1995 et janvier 1997, je suis souvent restée au refuge. Ma vie était relativement la même qu’avant que je sois placée dans le refuge par ordonnance de la Cour. À ce moment-là, le refuge était pour moi un endroit où je pouvais dormir, manger et me doucher si je n’avais nulle part où aller. Puis, en mars 1997, juste avant mon 19e anniversaire, j’ai appris que j’étais enceinte.

L’homme qui m’a aidé à créer mon fils aîné m’abusait verbalement et émotionnellement. Il n’approuvait pas ma grossesse et m’a ordonné d’avoir un avortement ou de partir. J’ai choisi de partir. L’avortement n’était pas une option, tout comme vivre avec un homme cruel et malfaisant ne l’était pas. Une fois de plus, j’ai fini dans le refuge.

Ce séjour était décisif et a commencé à me changer et à changer ma vie. Grâce au personnel du refuge, j’ai pu trouver une maison maternelle pour jeunes mères célibataires. J’en avais besoin. Je ne suis pas retournée au refuge jusqu’en juillet 1998, lorsque mon fils avait huit mois.

Je vivais dans un deux pièces qui était un vrai taudis. La fenêtre principale était faite de barres en métal et de plastique (le genre de plastique qu’on utilise pour recouvrir les fenêtres en hiver) et le propriétaire refusait de la réparer. Le robinet d’eau chaude de la baignoire coulait sans cesse et je n’osais pas donner de bains à mon fils, car j’avais peur qu’il se brûle. Un soir lorsque je rentrais d’un dîner avec ma famille, j’ai trouvé une chauve-souris dans mon appartement. C’était la goutte qui a fait déborder le vase. J’ai appelé le refuge et j’y suis retournée, cette fois-ci dans le refuge pour familles.

J’ai déménagé en septembre 1998 et j’ai découvert peu après que j’étais enceinte de mon deuxième fils. J’ai vécu dans un appartement loué jusqu’en avril 1999, puis j’ai été expulsée. J’étais en retard pour payer le loyer et le propriétaire n’a pas voulu me laisser le temps de trouver l’argent, parce qu’il avait peur que je m’endette encore plus. J’ai emménagé avec mon petit ami et son grand-père. Ça n’a pas marché et j’ai dû retourner au refuge en juin 1999, mais cette fois avec un petit bambin et un nourrisson. Je suis restée au refuge jusqu’en septembre 1999.

Je ne suis pas retournée au refuge jusqu’en août 2005. Je n’habitais plus dans la même ville depuis des années et j’avais décidé qu’il était temps que je rentre à la maison. Tout était réglé. J’allais louer le sous-sol d’une amie jusqu’à ce que je puisse trouver un endroit plus grand qui convenait mieux à une femme et trois garçons de 7, 6 et 3 ans. Malheureusement, trois heures avant de prendre le train pour retourner chez moi, mon amie m’a appelée pour me dire qu’elle et son mari avaient changé d’avis. Toutes mes affaires étaient entreposées et j’avais déjà donné un préavis à mon propriétaire. En larmes, j’ai appelé le foyer une fois de plus pour y retourner. Ils ont facilement accepté de me reprendre et j’ai pris le train. Nous sommes restés dans le foyer jusqu’en septembre jusqu’à ce que nous trouvions un nouvel appartement. Nous y sommes restés jusqu’en août 2006, puis j’ai encore dû retourner au refuge.

L’appartement que je louais avait une grosse fuite d’eau entre le mur de la cuisine et du salon. Ça a fini par couler sur mon tapis dans le salon. Pendant deux semaines, j’ai appelé et écrit au propriétaire pour lui demander de venir réparer le problème, mais rien ne se passait. Des mouches et des moucherons sont apparus dans l’appartement, ainsi qu’un rebord de moisi autour de la «flaque» dans mon salon, et l’odeur était insoutenable. C’était devenu un risque pour la santé et j’avais peur pour mes enfants. J’ai appelé le foyer, mis mes possessions dans un entrepôt et je suis retournée au foyer, une fois de plus. J’y suis restée jusqu’en septembre.

Et cela nous amène à aujourd’hui. Je suis partie du foyer il y a 13 mois et j’espère pour toujours. Je ne veux pas dire que le foyer est un mauvais endroit, parce que ça ne l’est pas. La plupart du personnel du foyer était formidable et se souciait de nos problèmes. Je m’y suis fait de très bons amis et j’y ai appris des leçons importantes au fil des années. J’étais très heureuse que le foyer soit à ma disposition lorsque je n’avais nulle part où aller. J’en suis très reconnaissante. Je suis heureuse de savoir qu’il continuera à aider de nombreuses familles dans les années à venir.

Date de publication: 
2007
Nouvel emplacement: 
London, Ontario, Canada