J’ai très peu d’éducation et c’est dur de vivre dans un refuge

Une femme et les difficultés qu’elle a vécu dans un refuge. J’ai déménagé à Yellowknife il y a cinq ans quand mon petit ami m’a jetée dehors. C’est là que je suis devenue une sans-abri.

J’ai fini à l’hôpital. Le même jour, on m’a transférée au Yellowknife Women’s Shelter. J’en sors et j’y reste depuis cinq ans parce que je n’ai pas assez d’argent pour un loyer. J’ai très peu d’éducation et c’est dur de vivre dans un refuge. Ce n’est pas facile de ne pas avoir de maison.

On doit endurer les bagarres, les disputes, les mensonges, les vols et les buveurs. On a jamais son espace à soi. C’est pas comme être à la maison, mais on appelle ça sa maison. On ne peut pas faire la cuisine, préparer ce qu’on veut n’importe quand. On ne peut pas recevoir les visiteurs qu’on aimerait voir. On ne peut pas se reposer quand on veut. On doit faire les corvées.

Parfois, les autres résidentes du refuge me rabaissent. Quand je me sens mal ou triste je n’ai qu’une envie, c’est de boire ou de me droguer pour essayer de cacher ma douleur – surtout quand j’ai la haine en moi – même si je n’en ai pas vraiment envie.

J’ai fini par prendre du crack pendant quelques années. Ça m’a détruite et rendue sans abri. Je ne pouvais pas travailler, aller à l’école ou même fréquenter de bonnes personnes. Je ne suis vraiment pas proche de ma famille. C’est dur pour moi de garder un emploi ou de rester à l’école, mais j’aimerais changer.

Date de publication: 
2007
Nouvel emplacement: 
Yellowknife, NWT, Canada