Un homme fait ce qu’il faut pour trouver un logement

Lorsque j’étais sans-abri, que je dormais sur les bancs et dans les abri-bus, sous les arbres et dans toutes sortes d’autres refuges, j’avais décidé de rire de la vie avant qu’elle ne rie de moi.

Je me méfiais des refuges organisés, après avoir entendu dire que les vols et les actes violents y étaient chose courante. L’hiver m’a poussé à rechercher la chaleur à l’Armée du salut. On m’avait expulsé des refuges tant de fois, non pas pour avoir été violent ou par avoir juré, mais parce qu’ils me jugeaient intoxiqué.

Je suis un buveur amical, mais mon haleine à l’odeur d’alcool m’a souvent forcé à passer des nuits glaciales sur les bancs des parcs. J’ai même dit au personnel des refuges que je m’en tirerais mieux si je fumais du crack, puisque ça n’a pas d’odeur. J’y ai succombé pour pouvoir passer la nuit dans un refuge.

Je ne prends plus de substances. J’ai la chance de ne pas être dévoré par une accoutumance. Avant d’avoir obtenu mon logement, je dormais dans un lit du programme Out of the Cold. J’ai choisi de rester là, ayant réalisé que la raison pour laquelle les gens restent si longtemps dans les refuges est parce qu’ils s’y sentent trop à l’aise. C’était une des pires expériences de ma vie, mais elle m’a aussi donné l’élan et l’énergie d’en sortir avec l’aide de Street Health.

Date de publication: 
2007
Nouvel emplacement: 
Ontario, Canada