Cher Rond-point de l'itinérance,
Quelle ville du Canada compte le plus de sans-abri par habitant, et pourquoi?
Patricia L.
Toronto, Ontario

En l'absence d'un décompte ponctuel national, il est impossible de faire un rapport exact du nombre de sans-abri. Nous devons nous reposer sur des estimations et devons nous fier à ces villes qui recensent ou estiment leurs populations de personnes vivant l'itinérance.

Dans l'État de l'itinérance au Canada 2013 nous avons estimé qu'il y avait 200 000 sans-abri durant toute année donnée, et 30 000 toute nuit donnée. Nous croyons également que la catégorie de l'itinérance cachée pourrait compter jusqu'à 50 000 personnes. De plus, nous avons rapporté que selon un sondage Ipsos Reid mené en mars 2013, environ 1,3 million de personnes ont déclaré avoir vécu l'itinérance ou un problème de logement extrêmement précaire à un moment donné au cours des cinq dernières années.

En 2013, le Secrétariat des partenariats de lutte contre l'itinérance a publié «L'étude nationale sur les refuges 2005-2009» par Aaron Segaert. Cette étude a révélé qu'il y a environ 150 000 usagers des refuges chaque année. En 2009, 147 000 personnes ont passé au moins une nuit dans un refuge, soit 1 canadien sur 230. Nous savons cependant que le taux est bien supérieur, car l'étude de Segaert ne comprenait pas ceux qui vivaient sans abri dans les rues, les femmes et les enfants les refuges pour femmes victimes de violence, les refuges pour immigrants/réfugiés, les foyers de transition, etc. Vous pouvez trouver de plus amples renseignements sur les différents types de sans-abri dans la Définition canadienne de l’itinérance.

Comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessus provenant de notre rapport, l'itinérance n'est pas la même partout au pays. Manifestement, à titre de plus grande ville du Canada, Toronto a aussi le plus grand nombre de sans-abri. Toronto attire aussi des populations spécifiques telles que les jeunes jeunes LGBT qui se rendent dans les grandes villes pour y trouver la sécurité dans leur identité d'orientation sexuelle.

Bien que les chiffres de Toronto soient les plus élevés, ce ne sont pas les plus élevés par habitant; ce «privilège» revient à Red Deer avec 0,31 % comparé à 0,19 % pour Toronto. Lethbridge et Saskatoon ont les chiffres les plus bas avec 0,12 % alors que Calgary se classe en seconde place avec 0,29 %, suivi par Vancouver et Edmonton à 0,27 %, et Kelowna à 0,24 %. Tous ces chiffres ne représentent bien sûr que des fractions de la population totale. Mais dans tous les cas, le nombre de sans-abri est beaucoup plus important que le nombre de lits disponibles dans les refuges d'urgence de la ville en question.

Les raisons pour lesquelles quelqu'un devient sans-abri varient d'une personne à l'autre et peut inclure une crise familiale (divorce, séparation, expulsion du foyer), sortie du système d'aide à l'enfance, histoire d'ancien combattant/de militaire, expulsion du logement, problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, perte ou insuffisance d'emploi, revenu insuffisant, taux de prestations d'aide sociale, d'avantages et de salaires gouvernementaux trop bas et désastres (naturels, incendie de la maison). Dans de nombreux cas, les causes sont systémiques (manque de revenu/manque de logement abordable) contrairement à une cause individuelle de comportement.

Il est aussi important de voir qui est sans-abri si l'on veut déterminer pourquoi quelqu'un l'est.

47.5% single adut makes between 25&55 years old.

Young people aged 16-24 make up about 20% of the homeless population.

Dans son étude, Segaert a découvert que le taux de prévalence chez les jeunes (entre 16 et 24 ans) était très semblable à celui des hommes sans abri, bien qu'il y ait davantage d'hommes sans abri. Cela revient à dire qu'au Canada, 308 jeunes sur 100 000 sont sans abri. De même, il y a 310 adultes sans abri entre 25 et 55 ans pour tous les 100 000 hommes adultes au sein de la population canadienne. De plus, Segeart a découvert qu'environ 30 000 jeunes entre 16 et 25 ans ont été sans abri en 2009 et un autre 1 500 (1 % de la population totale des sans-abri) étaient constitués de jeunes de moins de 16 ans non accompagnés. Près de 10 000 enfants ont fréquenté les refuges en 2009 (sans compter ceux qui séjournaient dans les refuges pour femmes victimes de violence).

Cette publication fait partie de notre série de blogues du vendredi «Demandez au Rond-point». Vous avez une question en rapport avec l'itinérance et vous voudriez une réponse? Envoyez-nous un courriel à thehub@edu.yorku.ca et nous vous apporterons une réponse basée sur la recherche.