Les recherches sur les femmes itinérantes du Nord sont d’une importance critique, car on a établi que les femmes constituent l’un des groupes qui figurent de plus en plus parmi les personnes sans abri et à risque de le devenir (Neal 2004). Dans le Nord, toutes les femmes peuvent être considérées comme étant à risque d’itinérance, car il suffit d’un petit changement dans leur situation pour mettre en péril la structure fragile de leur vie qui leur permet de subvenir à leurs besoins de base. Bien que toutes les personnes qui habitent dans les trois territoires canadiens reconnaissent que le logement est un « grave problème », peu d’entre elles comprennent la constellation complexe de facteurs convergents, qui vont bien au-delà de la pénurie de logements et qui concourent à maintenir des milliers de femmes et d’enfants dans une itinérance absolue ou cachée. Les personnes qui n’habitent pas dans le Nord sont encore moins au courant du désespoir et des souffrances quotidiennes de leurs concitoyennes. Les auteures du présent rapport sont convaincues qu’il faut faire connaître les récits des femmes et les histoires d’itinérance du Nord de manière à susciter une action politique et sociale. La recherche est un moyen de donner voix aux femmes dont les expériences demeurent en marge de la société.