Cette question nous parvient de Sara par l'intermédiaire du dernier sondage sur notre site web.

Au cours des dix dernières années, beaucoup de recherches ont été dédiées à l'exploration de la relation entre la santé et l'itinérance . Cette relation va dans les deux sens : la pauvreté et/ou l'itinérance peuvent entraîner des problèmes de santé, et les problèmes de santé peuvent entraîner la pauvreté et l'itinérance. Les personnes qui vivent l'itinérance sont sujettes aux mêmes problèmes que les personnes qui ne la vivent pas, mais leurs conditions de vie les empêchent de traiter ces problèmes et d'y faire face de manière efficace.

Dans une étude , plus de 8 personnes sur 10 (85 %) vivant l'itinérance ont signalé qu'elles souffraient d'une maladie chronique. Ce ne sont pas juste les personnes de la rue qui sont affectées : une étude à long terme menée dans plusieurs villes canadiennes a déterminé que lorsqu'on est hébergé de façon précaire, la santé en souffre.

Malgré qu'il n'y ait pas de statistiques concrètes sur la santé des populations itinérantes du Canada, nous savons que certaines maladies sont plus communes chez les sans-abri que chez le reste de la population. L'article du Dr Stephen W. Hwang, Homelessness and health , présente un aperçu détaillé de celles-ci, et je ne ferai ici qu'un un résumé des dix maladies les plus communes :

Questions de santé physique ─ les personnes qui sont mal logées font face aux mêmes problèmes graves de santé et aux mêmes dangers d'agression que les personnes sans abri. 1. Mortalité et blessures involontaires (hématomes, coupures, brûlures, etc.)

Les personnes qui connaissent l'itinérance courent des risques de décès considérablement plus élevés. Dans notre section sur la mortalité : «Les blessures accidentelles sont une cause principale de morbidité et de mortalité, surtout chez les hommes. Les blessures sont souvent causées par des chutes ou des accidents impliquant un véhicule. Les décès causés par une surdose accidentelle de drogues ou d’alcool sont aussi courants. L’exposition aux éléments présente un grand risque. Par temps froid, le risque de gelures et d’hypothermie est élevé et les décès causés par le grand froid ne sont pas inconnus. Par temps chaud les sans-abri sont exposés aux coups de soleil graves et aux coups de chaleur.» Les suicides sont également courants chez les sans-abri.

La violence est un autre facteur de mortalité et de blessures. Une étude effectuée à Toronto a constaté que durant l'année écoulée, 40 % des personnes qui étaient sans abri avaient été agressées et 20 % des femmes sans abri avaient été violées. Une autre étude dans la même ville a révélé que les hommes sans abri étaient environ neuf fois plus susceptibles d'être assassinés que les hommes logés.

Les conditions difficiles de l'itinérance entraînent souvent des blessures graves ou le décès. En janvier dernier , un homme sans abri est mort dans un incendie dans son refuge de fortune dans lequel il essayait de se tenir au chaud.

2. Troubles musculo-squelettiques et douleurs chroniques

Les troubles qui affectent les articulations, les ligaments et les tendons (comme l'arthrite) sont communs parmi les gens qui connaissent l'itinérance. Un étude sur la gestion des douleurs chroniques parmi les sans-abri a révélé que le traitement est un défi en raison des conditions de vie stressantes dans la rue ou dans les refuges, l'incapacité de pouvoir se permettre des médicaments sur ordonnance, et des conditions pitoyables pour dormir. Certains refusent d'aller voir un médecin pour leurs douleurs en raison de la façon dont ils ont été traités auparavant, et certains utilisent de la drogue ou de l'alcool pour gérer la douleur car leurs antécédents de rendez-vous manqués ou leur utilisation de drogues font que les docteurs ne sont pas capables de leur prescrire des médicaments en vente libre. Par conséquent, la douleur chronique n'est souvent pas traitée chez les sans-abri.

3. Faim et alimentation

Dans un pays développé comme le Canada, il est difficile de reconnaître que la faim est un problème. Cependant, selon la Ontario Association of Food Banks , en 2014, le nombre de ménages en Ontario qui ont visité une banque alimentaire a augmenté de 20 %. Une mauvaise nutrition peut contribuer à une multitude de maladies chroniques à long terme, et à des problèmes tels la fatigue et la faiblesse à court terme.

4. Problèmes de peau et de pieds

Les personnes qui connaissent l'itinérance sont souvent à l'extérieur pendant de longues périodes, souvent dans des chaussures qui ne leur vont pas et des bas troués. Tel que le fait remarquer le docteur Hwang : «Des problèmes de pieds tels l'onychomycose, le tinea pedis, les callosités et le pied d'immersion sont généralement dus à des chaussures inadéquates, une exposition prolongée à l'humidité, de longues périodes de marche ou en position debout, et des traumatismes mineurs et répétés.»

De plus, d'après les recherches du docteur Hwang : «Les personnes qui vivent à la rue sont particulièrement vulnérables aux maladies de la peau, telles la cellulite, l'impétigo, la stase veineuse, la gale et les poux.» Étant donné qu'il leur est difficile de se doucher souvent et de maintenir de bonnes pratiques d'hygiène, leurs conditions existantes sont souvent exacerbées.

5. Maladies infectieuses

Les personnes itinérantes sont vulnérables aux Les personnes itinérantes sont vulnérables aux telles l'hépatite A, B et C, la tuberculose et le VIH/sida en raison de systèmes immunitaires compromis, une alimentation et hygiène médiocres et la fréquentation de refuges surpeuplés.

De plus, certaines des activités des sans-abri, comme le sexe de survie et la consommation de drogues par injection augmente également le risque de propagation des maladies. Tout cela, combiné aux nombreux obstacles auxquels les sans-abri doivent faire face afin d'obtenir un traitement, fait qu'il est leur est difficile d'éviter les maladies infectieuses.

6. Problèmes dentaires

Des périodes prolongées d'itinérance ont souvent un impact néfaste sur la santé bucco-dentaire . Comme nous le dit Bruce B. Wallace , cela est dû au fait «qu'au Canada, les soins dentaires ne sont pas basés sur les besoins, mais sur la capacité de payer pour les soins.» L'incapacité d'avoir accès aux soins préventifs et restauratifs, combinée à une mauvaise hygiène, entraîne souvent la carie dentaire et d'autres problèmes de santé buccale.

7. Maladies respiratoires

La maladie pulmonaire obstructive chronique, l'emphysème, la bronchite et autres formes de maladies pulmonaires sont également communes parmi le personnes itinérantes.

8. Maladies et troubles chroniques

De nombreuses maladies et troubles chroniques, tels l'hypertension et le diabète, sont communs parmi les sans-abri.

L'itinérance a également été associée aux convulsions. Dans une étude de 2006 49,3 % de l'échantillon avait reçu le diagnostic d'épilepsie et 40,7 % le diagnostic de convulsions associées à l'alcool. Dans un groupe antérieur, d'autres facteurs tels le manque de sommeil, l'anxiété et le stress contribuaient également aux convulsions.

9. Soins sexuels et reproductifs

Ce domaine de la santé fait l'objet d'une base de recherche croissante , surtout parmi les jeunes qui sont les plus à risque. Les jeunes qui sont sans abri ont tendance à avoir davantage de partenaires sexuels et à un plus jeune âge, ce qui les rend plus à risque de contracter des maladies transmissibles sexuellement. Lorsqu'on est sans abri, les conditions de reproduction telles la grossesse sont encore plus stressantes, en raison d'une santé déjà compromise et du manque d'un de système de soutien.

10. Problèmes de santé mentale

Une grande partie de la population itinérante souffre de problèmes de santé mentale graves. Dans notre section sur la santé mentale : «En général, 30 à 35 pour cent des sans-abri, et spécifiquement jusqu'à 75 pour cent des femmes sans abri, ont reçu un diagnostic de maladie mentale. Entre 20 et 25 % des personnes sans abri souffrent de troubles concomitants (maladies mentales graves et toxicomanies). Les personnes touchées de maladies mentales graves sont surreprésentées dans la population des sans-abri, car elles quittent souvent les hôpitaux et les prisons sans recevoir les soutiens communautaires appropriés.»

Les taux de dépression sont plus élevés chez les sans-abri et «entre 22 et 46 % ont tenté de se suicider et jusqu'à 61 % ont des pensées suicidaires.»

Vous pouvez en apprendre davantage sur ces sujets et sur d'autres sujets relativement aux problèmes de santé des sans-abri dans < a href="http://www.homelesshub.ca/about-homelessness/topics/health">notre section sur la santé et sur notre blogue .

Ce billet fait partie de notre série «Demandez au Rond-point». Avez-vous une question reliée à l'itinérance? Envoyez-nous un courriel à thehub@edu.yorku.ca et nous vous donnerons une réponse basée sur les recherches.