La couverture du rapport L'État de l'itinérance au Canada : 2014 L'Observatoire canadien sur l'itinérance/le Rond-point de l'itinérance et l'Alliance canadienne pour mettre fin à l'itinérance se sont une fois de plus mis ensemble pour publier un rapport national sur l'itinérance − l'État de l'itinérance au Canada : 2014 . Dans ce rapport révolutionnaire, nous examinons les nouvelles statistiques sur l'itinérance et le logement, et offrons une estimation détaillée du coût d'une réduction de l'état de la crise. Cette estimation est appuyée par des recherches solides ( a href="http://www.homelesshub.ca/sites/default/files/SOHC2014-Backgrounder.pdf">Housing Policy Targeting Homelessness) présentées par la conseillère du secteur immobilier Jane Londerville et l'économiste Marion Steele.

L'infographique est basé sur des recherches comprises dans le rapport et met en lumière la sévérité de la crise du logement et de l'itinérance au pays. Il comprend de nouvelles évaluations qui chiffrent le nombre de sans-abri à 5 000 personnes par jour ou 235 000 personnes par an. Cela signifie que chaque jour, environ 35 000 personnes vivent l'itinérance et plus de 235 000 personnes la vivent annuellement. De plus, l'évaluation des personnes qui connaissent l'itinérance chronique et épisodique a augmenté et est passée de 13 000 à 33 000 par an.

Ce rapport aborde également la crise du logement au Canada. Tel que Cushing Dolbeare l'a déclaré en 1996, «L'itinérance n'est peut-être pas seulement un problème de logement, mais c'est toujours un problème de logement; le logement est nécessaire, bien que parfois non suffisant, pour résoudre le problème de l'itinérance.»

Ce rapport établit donc le lien entre le logement et l'itinérance et souligne qu'il est peu probable que nous parvenions à résoudre le problème de l'itinérance si nous n'abordons pas l'enjeu de la carence de logements abordables. Près de 1 ménage sur 5 connaît des problèmes d'abordabilité en logement extrêmes. Au cours des 20 dernières années, près de 100 000 logements n'ont pas été construits en raison de l'annulation des programmes de financement des logements abordables.

Le rapport souligne aussi l'écart existant entre les propriétaires et les locataires ─ en termes de dépenses gouvernementales et en termes de richesse et de logements abordables. Au niveau des dépenses fiscales, le gouvernement contribue 8,6 milliards de dollars aux propriétaires par le biais des exemptions pour gains en capitaux et loyers théoriques, comparativement à seulement 2,1 milliards de dollars pour les locataires. Près de la moitié des locataires attribuent plus de 30 % de leur revenu au logement, comparé à moins de 1 propriétaire sur 5. Le revenu familial médian des propriétaires s'élève à 74 540 $. Non seulement, les familles locataires gagnent considérablement moins (37 100 $), mais ce chiffre a également baissé depuis 1991 (après avoir été redressé en fonction de l'inflation).

Il est temps que cela change. Durant les 25 dernières années, et particulièrement après que le gouvernement fédéral ait cessé d'appuyer la plupart des constructions de logements en 1993, la population du Canada a connu une croissance de près de 30 % et notre investissement fédéral en logements abordables a baissé de plus de 46 %. Les dépenses par habitant consacrées aux logements pour personnes à faible revenu a chuté de 115 $ à 60 $.

Le rapport suggère plusieurs changements dont un nouvel accord-cadre entre les gouvernements fédéral, provincial et territoriaux, des investissements qui ciblent les sans-abri chroniques et épisodiques, un nouveau crédit d'impôt sur les logements abordables et un programme de crédit au logement, ainsi que des investissements dans les logements pour Autochtones sur et hors réserve.

Les coûts de toutes des recommandations ont été évalués. Dans ce rapport, nous proposons une autre manière de procéder, y compris l'adoption d'une stratégie d'investissement dans les logements qui à long terme coûterait moins cher à l'économie que le coût actuel de l'itinérance. Les investissements proposés représentent une augmentation des dépenses des engagements projetés de 2 019 milliards de dollars à 3 752 milliards de dollars en 2015-2016, pour un investissement d'environ 44 milliards de dollars sur dix ans.

Avec seulement 88 cents supplémentaires par semaine (2,04 $ au total), nous pouvons contribuer à une solution réaliste à la crise de l'itinérance et du logement abordable. Il s'agit d'un petit investissement face aux grandes difficultés que vivent les personnes itinérantes. Vendredi, nous explorerons ce que vous pourriez faire pour débloquer cet argent chaque semaine.

Infographique : L'itinérance au Canada - les chiffres