La technologie fait l'objet d'une croissance rapide et d'une innovation continue, et a longtemps été considérée comme un indicateur de statut social. C'est peut-être pour cela que les gens pensent que les téléphones cellulaires sont des articles luxueux, malgré le fait que la grande majorité des Canadiens en possèdent un (83 % des ménages avaient au moins un téléphone cellulaire actif en 2013, selon le dernier sondage de Statistique Canada .)

Vous savez sans doute déjà qu'il est presque devenu une nécessité de transporter votre iPhone, Blackberry ou Android où que vous alliez. Avec l'utilisation croissante des textos, des courriels et des applications exclusives aux téléphones mobiles, il s'agit souvent de la seule manière d'adéquatement gérer ses communications. Nous utilisons nos téléphones cellulaires pour rester en contact avec nos amis et la famille, pour trouver des emplois et poser notre candidature, pour nous sentir en sécurité et bien plus encore.

C'est aussi le cas des personnes itinérantes. Ils ont tendance à faire face à plus d'obstacles Ils ont tendance à faire face à plus d'obstacles — le stigmate et les difficultés financières, pour n'en nommer que quelques-uns — en ce qui concerne la technologie, mais la plupart d'entre eux finissent par les surmonter.

La plupart des personnes qui vivent l'itinérance possèdent un téléphone cellulaire

La recherche a montré que de nombreux sans-abri ont des téléphones cellulaires. Dans l'étude Karin M. Eyrich-Garg’s study of homeless people in Philadelphia , 44 % des participants adultes avaient déjà leur propre téléphone. (Parmi ces participants, 80 % le possédaient, 18 % l'empruntaient à long terme, et 2 % le louaient.)

Dans une autre étude , 70,7 % des patients sans abri qui se présentaient aux urgences avaient un téléphone cellulaire, comparativement à 85,9 % des personnes qui possédaient un logement stable.

De plus, dans Melody Kim, Melissa Cameron and Alex Fung’s study in San Diego , 8 sur 11 participants avaient un téléphone cellulaire et les autres cherchaient un remplacement.

De toute évidence, une grande partie de la population des sans-abri possèdent un téléphone cellulaire et cela semble être la norme plutôt que l'exception.

Used cell phones collected for a drive

Plus abordable qu'on ne croit

Comme nous l'avons remarqué dans notre section Itinérance 101 , la plupart des personnes vivent l'itinérance pendant moins d'un mois. Il est tout à fait possible de garder son téléphone fonctionnel au cours d'une si courte période de temps.

Cependant, étant donné que certains d'entre nous achètent des téléphones flambants neufs et paient plus de 100 $ en frais de données et d'utilisateur, on peut se demander comment il est possible de payer sa facture de téléphone lorsque l'argent se fait rare. En fait, les frais mensuels dépendent du type de téléphone, de l'opérateur et du type de service.

Un rapport publié par Wall Communications Un rapport publié par Wall Communications a étudié quatre forfaits différents. Ils ont trouvé que la facture de téléphone cellulaire moyenne s'élevait entre 34 $ et 80 $ par mois. Dans la recherche de Eyrich-Garg, près de la moitié des participants avaient des plans mensuels aux coûts différents et avaient des stratégies variées pour les payer.

Au Canada, certaines compagnies fournissent des plans mensuels moins dispendieux, dont beaucoup offrent des combinaisons différentes d'appels et de textos. En voici quelques-uns accompagnés de leurs bas prix et prix moyens : Wind (25 $ à 35 $), Koodo (35$ à 40 $), MobilCity (35$ à 40 $), PC Mobile (29 $ à 39 $), Virgin Mobile Canada (35 $ à 40 $) et Public (19 $ à 25 $).

Les cellulaires avec des plans à la carte sont des options bien plus abordables qui permettent à l'utilisateur de payer à l'avance et seulement pour ce qu'ils utilisent. Dans l'étude de San Diego , il s'agissait du plan de téléphone cellulaire le plus utilisé par les sans-abri.

Les personnes sans-abri ne possèdent pas toujours des appareils qu'ils avaient obtenus lorsqu'ils étaient logés stablement. Certains utilisent des appareils appartenant à des amis ou à de la famille, et d'autres trouvent des appareils abordables chez les prêteurs sur gages, les magasins d'occasion ou même les magasins à un dollar. S'ils utilisent des cartes de minutes prépayées, ils peuvent utiliser un téléphone cellulaire pour moins de 20 $ par mois.

Certains refuges d'urgence et programmes communautaires, tel Lifeline in California , donne même des téléphones gratuitement. À Vancouver, la P.H.S. Community Services Society a fait une collecte de téléphones usagés sans cartes SIM pour les sans-abri âgés qui vivent dans la pauvreté , afin qu'ils puissent appeler 911 en cas d'urgence.

Pourquoi les sans-abri ont-ils besoin d'un téléphone cellulaire?

Tel que je l'ai mentionné plus tôt, les sans-abri ont besoin d'un téléphone cellulaire en grande partie pour les mêmes raisons que les personnes logées. Dans un article de Mobiledia , Kat Aschayara nous décrit comment le Blackberry d'un sans-abri est important pour lui :

«Son téléphone est un moyen de communication important. C'est son outil le plus important et le plus pratique. Il peut appeler des endroits pour trouver du travail. Il peut appeler les refuges et les services sociaux pour savoir ce qui est disponible. Il peut appeler les transports en commun pour des renseignements sur les horaires. Le courriel et les textos sont également importants. Il peut être en contact avec les amis pour savoir s'il peut rester chez eux pendant une nuit ou deux, surtout si le temps n'est pas clément.»

Un participant dans l'étude de Kim, Cameron et Feng a affirmé : «L'aide que les téléphones peuvent apporter est considérable. Ils représentent une façon de communiquer avec les autres pour savoir où trouver les ressources, lorsque les possibilités se présentent.»

La sécurité est également un facteur. Un autre participant dans la même étude a fait la remarque que sans téléphonie fixe, et avec le nombre décroissant de cabines téléphoniques, il était obligé de se procurer son propre téléphone.

Enfin, il est important d'être connecté avec les autres personnes pour partager les ressources et les possibilités d'emploi, mais aussi pour la santé et le bien-être. Comme il a été découvert dans l'étude de Euryich-Garg, la connectivité sociale était une des raisons principales pour laquelle les sans-abri utilisaient des ordinateurs. Elle a écrit : «Les téléphones cellulaires permettent d'être connecté aux autres sans les contraintes physiques d'un téléphone fixe et peut rendre la communication, et par conséquent l'accès au réseau de soutien social, plus favorable pour les personnes itinérantes. Et cela peut aussi contribuer à une meilleure santé.»

Stephen Hwang et al. sont arrivés à des conclusions semblables dans leur étude des soutiens sociaux multidimensionnels et de la santé des personnes itinérantes , et a écrit : «L'accès à des types spécifiques de soutien sociaux grâce aux réseaux sociaux des amis, de la famille et/ou des voisins, peut avoir une influence protectrice sur une multitude de facettes de la santé des sans-abri.»

Même des relations sociales avec des étrangers ont de la valeur. Tel que Margaret Rock l'a écrit dans un article de 2machines :

«Les blogueurs sans abri, par exemple, peuvent être très utiles à ceux qui se trouvent dans des circonstances semblables. Les personnes qui se trouvent dans des situations difficiles sont de plus en plus présentes sur Twitter et utilisent des mots-clés ou des sujets reliés à l'itinérance. Un nom que l'on retrouve souvent est Mark Horvath à @hardlynormal. Mark est dévoué à fournir un forum aux sans-abri pour qu'ils puissent partager des ressources et des conseils et à leur montrer la voie pour naviguer dans ce nouveau monde effrayant. »

Pour de nombreux sans-abri, le téléphone cellulaire n'est pas un luxe. C'est une nécessité.

Ce billet fait partie de notre série «Demandez au Rond-point». Avez-vous une question reliée à l'itinérance? Envoyez-nous un courriel à thehub@edu.yorku.ca et nous vous donnerons une réponse basée sur les recherches.

Photo de Faye Bayko.