Le 4 novembre, j’ai fait une présentation sur la politique du logement au Canada, lors de la Conférence nationale pour mettre fin à l’itinérance. Ma présentation (qui a porté sur l’histoire sociale canadienne avant 1964) illustrée de diapositives, peut être téléchargée ici.

Voici cinq choses à savoir sur l’histoire avant 1964, période qui a donné le ton à des développements importants dans la politique du logement au Canada:

  1. Avant les années 1940, il n’y avait pratiquement pas de logements subventionnés par le gouvernement au Canada. Dans les années 1900, si on était sans travail et avait besoin d’aide pour payer les factures, on devait généralement compter sur sa famille ou ses amis. Dans certains cas, un organisme de protection sociale pouvait fournir un soutien limité dans le temps (par exemple, des vêtements, de la nourriture, de l’essence); dans d’autres cas, l’ église pouvait aider. Sans cela, on était probablement confronté par l’indigence.
  1. La Grande Dépression a eu un impact important sur le rôle du gouvernement dans le système de protection sociale du Canada. Avant la Grande Dépression, on était porté  à voir le chômage comme un échec personnel; mais à la fin de la Grande Dépression, il est devenu clair pour la plupart que le chômage était souvent provoqué par des facteurs macroéconomiques en grande partie hors du contrôle de l’individu qui se retrouvait  sans travail. Cela a changé la mentalité des Canadiens—tout à coup, il n’était plus difficile de convaincre les gens de la nécessité pour le gouvernement de jouer un rôle important à la fois dans la création d’emplois et  dans la politique sociale de soutien aux personnes sans emploi.
  1. La Seconde Guerre mondiale a eu un impact profond sur le système de protection sociale du Canada. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements dédéral et provinciaux étaient dans une situation macroéconomique relativement forte; en effet, le chômage était à un niveau bas. Cette situation fiscale favorable, combinée avec la modification susmentionnée de la perspective vis-à-vis du chômage, a eu comme effet une situation où le gouvernement fédéral du Canada pouvait augmenter des dépenses dans les programmes sociaux.
  1. Après la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants canadiens ont dû se battre dur pour le logement financé par le gouvernement. Comme M. Brushett a souligné avec éloquence ici, après la Seconde Guerre mondiale, on n’ a pas offert aux anciens combattants la possibilité d’un logement financé par le gouvernement; plutôt, pour le logement subventionné, ils ont dû se battre. Une fois que le gouvernement fédéral a un logement financé par le gouvernement disponible pour les anciens combattants, cela a rendu la pensée de logements financés par le gouvernement pour d’autres groupes de Canadiens plus acceptable.
  1. L’introduction de l’assurance hypothécaire parrainée par le gouvernement en 1954 a eu un impact profond sur la propriété du logement au Canada. Ce programme d’assurance sociale protégait les institutions financières contre les risques lorsque elles fournissaient des prêts hypothécaires aux propriétaires canadiens. En effet,   c’ était un programme d’assurance parrainé par le gouvernement plutôt qu’une subvention en soi. En vertu du régime, le propriétaire individuel payait des primes d’assurance. Ce plan, qui reste en vigueur aujourd’hui, a abouti à des niveaux plus élevés d’accession à la propriété.

Par la suite, la politique de l’habitation canadienne a vu un changement spectaculaire en 1964 … mais cela sera le sujet d’un blogue futur!

Les personnes suivantes m’ont aidé à préparer le présent blogue: George Fallis, Francesco Falvo et Allan Moscovitch. Toutes les erreurs sont les miennes.

Cet article a été republié avec la permission du Progressive Economics Forum.